
Madame le Président, Madame, Messieurs de la Cour,
Pour l’AfVT, pour Michel, Véronique, Marie-Anne, Valentin , pour Lilian (qui ne souhaite pas que son nom soit repris dans les médias).
En préparant cette audience, avec eux, mes clients, nous avions gardé en mémoire, « la déposition », sinon la « prestation » de l’accusé, lors du premier procès des attentats de janvier 2015. Ce jour-là, en octobre 2020, en visioconférence, depuis la Maison d’arrêt de Bois d’Arcy, l’accusé s’était muré dans le silence, certes, mais avait d’abord lu un verset du Coran et proclamé, haut et fort, ses convictions djihadistes.
Dès lors, compte tenu de son attitude lors de l’audience d’octobre 2020 et de ce que nous savons aussi de la procédure et de son comportement en prison, nous nous attendions à voir comparaître un combattant. Un guerrier, la voix forte, le verbe haut, qui s’expliquerait sans se renier, qui revendiquerait, plus que jamais d’avoir rejoint AL QAIDA, qui revendiquerait son engagement dans le Djihad, son itinéraire. Et, sinon le comment, du moins le pourquoi.
Pourquoi, le Yémen ? Pourquoi Cherif Kouachi dans ce pays ? Quel rôle avait-il joué dans sa venue, dans la préparation de l’attentat contre Charlie-Hebdo ?
Au pire, s’il refusait de répondre, nous nous attendions au mépris, au mur de silence qu’il nous avait opposé en première instance, signifiant ainsi qu’il ne reconnaissait que son seul Dieu, Allah, pour le juger.
Mais, au terme de ce procès, force est de constater que nous n’avons eu ni l’un ni l’autre. Ni le combattant, ni vraiment le silence. Mais, au lieu du courage, la lâcheté.
OUI, l’accusé est un lâche.
OUI, « La bravoure, c’est celui qui parle, pas celui qui se tait » a dit sa mère.
OUI, Coco, c’est bien ça qu’on leur apprend dans leur camp d’entraînement au Yémen et ailleurs, à tirer à la kalachnikov sur des dessinateurs, sur des femmes, sur des enfants, sur des foules.
OUI, c’est bien ça qu’on leur apprend, rien d’autre, que la lâcheté.
Je n’ai pas besoin de me tourner vers lui, pour savoir comment il se tient dans le box, en ce moment.
Le regard bas, peut-être psalmodiant, buté. Le même depuis près de trois semaines. Ne réagissant pratiquement à rien, n’osant même pas affronter le regard de sa mère, ni celui de Barbara, son premier amour qui ne lui voulait que du bien. Ne soutenant encore moins le regard des victimes venues à cette barre vendredi et ce matin. Qui se retranche toute la journée derrière ce leitmotiv : « Je ne répondrai pas à cette question » ou « je ne souhaite pas réagir » comme s’il se cachait sous sa couverture, presque à chaque question, même la plus anodine.
Les quelques fois, lorsqu’il a pris l’habitude de nous répondre, à nous, avocats de parties civiles, après s’être défaussé devant vous, ce fut toujours en décalé, en se perdant dans des métaphores fumeuses, dans des syllogismes douteux, dans des développements se voulant intelligents, non pas sans fin, mais sans conséquences.
Aucune réponse vraiment. Jamais rien de concret ! rien ! que du vide !
Le seul fait d’arme, concédé par l’accusé, le seul fait d’arme, donc, si j’ose dire, compte tenu de la lâcheté même contenu dans le fait de prendre en otage trois humanitaires, c’est son rôle de traducteur auprès d’eux, retenus sept mois, au fin fond d’un désert dans des conditions pour le moins misérables, sans hygiène, les chaînes aux pieds, dans la plus grande solitude. Horrible, tout simplement.
Mais s’il a reconnu avoir été « ce traducteur », comme le désignaient ses victimes, c’est en fait pour se donner le beau rôle, pour atténuer sa responsabilité dans leur détention :
- D’abord, en expliquant qu’il n’avait pas choisi d’être là… Mais qu’il était « le seul qui parlait français » (et ça, nous l’avons tous entendu, Madame Le Président), il n’avait pas eu le choix.
- Ensuite en se donnant le beau rôle puisqu’il avait fait tout son possible pour améliorer leurs conditions de détention.
- Enfin, en distribuant les bons points, en rappelant le courage et la dignité d’Amélie M, de Pierre P et de Léa R.
En effet, tout au long de ce procès, face à la lâcheté, c’est dans cette salle et à cette barre que se sont trouvés, le courage et la dignité. Le courage et la dignité des victimes. Qui se sont relevées, qui se sont levées, qui vous ont regardé dans les yeux, qui ont raconté, qui ont craqué, qui n’ont pas eu peur de montrer leurs larmes ou qui les ont retenues mais, debout, droit, à cette barre, malgré la douleur de cette station pour certain.
L’accusé et tous ses frères n’ont été que des machines à détruire, des usines à victimes. Quarante attentats, quatre cents morts et des milliers de victimes a pointé Monsieur l’avocat général. Un immense champ de souffrances, d’absences, de ruines, d’indicibles, avec lesquels il faut vivre au présent. Il est là le courage. Vivre, malgré tout.
« On y arrive » a dit Riss à cette barre : « mais c’est une autre vie ».
Tous les psychiatres, venus à cette barre, de procès en procès, nous ont expliqué ce qu’est cette autre vie, après l‘attentat :
Nous savons que nous sommes mortels, mais nous ne savons pas ce qu’est l’angoisse de la mort imminente, tant qu’on ne l’a pas vécue, expliquent ces psychiatres. Toute notre existence consiste à s’en protéger. Mais en face d’une kalachnikov, tout s’effondre en un quart de seconde. La mort est là, certaine et place le sujet, comme disent les experts, seul, face à l’effroi. L’effroi, dont a justement parlé Coco.
Dans cet instant, d’angoisse à son paroxysme, la mort pénètre le psychisme. Par effraction. Violemment. Voilà le traumatisme, qui vient trouer l’âme a dit LACAN, la béance indicible, par laquelle s’immisce, tel un parasite, ce corps étranger avec lequel il va falloir vivre : le stress post-traumatique, cette angoisse fondamentale qui va désormais ronger la vie du survivant, de celle qui demeure, de celle qui survit désormais.
L’AfVT s’est constituée de ces gens-là, de ces victimes, de ces héros, face à ces lâches. Pour s’entraider, d’abord, puis pour venir en aide, psychologiquement, juridiquement, matériellement aux autres, pour les accompagner, au plus vite, au plus près, dès qu’un attentat s’est produit.
Être toujours là, pour les autres victimes d’attentats, c’est une des missions, la première, que s’est fixée l’AfVT. Aux côtés de ces victimes, que seules d’autres victimes, peuvent comprendre, écouter, aider sur le très long chemin de la reconstruction, physique et psychologique. Un chemin qui parfois ne s’arrête jamais, dure toute la vie, alors que l’attentat s’estompe peu à peu dans la mémoire collective.
En effet.
Simon Fieschi a raison, lui qui répond toujours présent lorsque l’AfVT le sollicite, qui a parlé, à juste titre, des précédents et des autres que l’actualité pousse vers l’oubli.
Mais pour l’AfVT, et ça, Simon FIESCHI le sait aussi, il n’y a pas de précédent. Il n’y a pas d’oubli pour les victimes d’un attentat, il n’y a pas de précédent. Pour eux, c’est toujours la première fois et l’AfVT, ça va sans dire, est toujours là, au plus vite, au soutien des victimes et de leurs familles.
À Nice, où, depuis le 14 juillet 2016, elle tient une permanence pour démêler les tracasseries juridiques, administratives, rencontrées par les victimes.
À Arras, auprès de la famille de Dominique Bernard, l’autre professeur assassiné ; auprès de ses collègues du Groupe scolaire, Gambetta-Carnot (tout un programme dans ces noms !), dans le cadre de ses actions éducatives et pour les préparer au procès à venir, comme elle fut, pareil, à Conflans-Sainte-Honorine, deux ans auparavant, lors du précédent, lors de l’attentat contre un professeur, pour soutenir et travailler avec les collègues de Samuel Paty et les élèves du Collège du Bois d’Aulne.
Oui, d’un précédent, l’autre, peut-être, mais l’AfVT est toujours là ; avec ses actions éducatives ; ses rencontres de victimes à victimes ; lors des commémorations, aux côtés des familles, lorsqu’il ne reste plus qu’elles au fil des ans, pour ranimer la flamme du souvenir ; lors des procès qui se tiennent à Paris, avec ses deux salariés, ses deux stagiaires mais ses dizaines de bénévoles, victimes d’attentats, au service des autres victimes d’attentats. Pour les accueillir sur les marches du Palais, quand elles sont venues de Nice ou de Strasbourg pour assister au procès de leurs bourreaux, avant de s’assoir à leurs côtés, sur ces bancs, pour les soutenir quand elles sont venues à la barre témoigner, mais aussi encore et toujours, aujourd’hui, depuis que le grand vide s’est fait autour d’eux et que les projecteurs se sont détournés d’eux, pour une autre actualité.
Je viens d’évoquer, brièvement, le programme d’actions éducatives, pour prévenir la radicalisation dans les collèges et les lycées, partout en France, qu’anime Chantal, administratrice de l’AfVT. Je vous en ai souvent parlé, de procès en procès.
Mais aussi, actions dans les prisons, Monsieur, vous qui sembliez le souhaiter il y a quelques jours, certainement très loin d’imaginer que c’est la démarche de Michel et de Georges, administrateurs de l’AfVT. Georges qui a perdu sa fille Lola au Bataclan.
En septembre 2021, alors même que s’ouvrait le procès des attentats du 13 novembre 2015, à la demande du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation, celui-ci a accepté de se rendre à la maison d’arrêt de Nanterre, à la rencontre des détenus.
De se rendre à la Maison d’arrêt de Nanterre à la rencontre des détenus, avec le père d’un des trois terroristes qui ont pris d’assaut le Bataclan, là-même où sa fille, Lola, a perdu la vie.
Ces deux pères ensemble ont pleuré. Ensemble ont écrit un livre, ensemble se rendent en prison. À la rencontre des détenus. Quinze prisons, à ce jour, à travers toute la France. Certainement pas pour tendre l’autre joue, Monsieur, mais pour tenter de prévenir la radicalisation, remettre dans l’humanité ceux qui en désespéraient, montrer notre humanité, réintégrer les victimes dans la communauté des humains. Transmettre nos valeurs. Liberté. Liberté d’expression. Laïcité. Expliquer que la République n’est pas contre l’Islam, n’est pas contre les religions, au contraire, elle les protège, elle les défend, en permettant à chacun de vivre sa foi, dès lors qu’on ne cherche pas à l’imposer aux autres, en aucune façon que ce soit.
En un mot, pour se battre contre l’obscurantisme, d’où qu’il vienne, pour combattre toutes ses élucubrations mortifères qui n’ont fait que semer la terreur.
Libre à ceux-là de les entendre, de nous rejoindre, mais il ne sera pas dit, que les victimes, leurs victimes, ne leur auront pas tendu la main. Parce qu’ils sont des nôtres aussi, a aussi dit Simon FIESCHI.
Il est encore d’autres victimes des frères Kouachi dont je me dois de vous parler. Michel, Véronique, leurs enfants, Marie-Anne et Valentin, Lilian leur employé dont tous connaissent le nom, que je ne prononcerai pas.
Le 9 janvier 2015, en se rendant à son travail, l’imprimerie qui porte son nom à Dammartin-en-Goële, Michel conduisait et les larmes coulaient toutes seules sur ses joues. Il ne pouvait s’empêcher de penser aux images qu’il avait vues la veille et l’avait empêché de dormir… celle d’Ahmed MERABET… Et sa voix… « C’est bon, chef, c’est bon… ».
Sur le parking de l’imprimerie, il y avait déjà la voiture de Lilian, le graphiste de l’entreprise, arrivé, comme d’habitude, très tôt en ce matin du 9 janvier.
Bonjour ! quelques mots échangés près de la machine à café… Et puis, on a sonné à la grille. Par la fenêtre, Michel les a reconnus. Tout en noir, les armes à la main.
- « Ils sont là, c’est eux », a-t-il dit à Lilian. « Planque-toi, j’y vais ».
Voilà. Lilian a trouvé de quoi se recroqueviller, sous l’évier de la cuisine où il passera la journée jusqu’à l’assaut qui a détruit l’imprimerie, tandis que Michel s’est dirigé vers les KOUACHI, s’est dirigé vers la mort, en toute conscience, dans l’espoir de sauver par son sacrifice, la vie de Lilian.
Mais Michel a eu les bons réflexes, les bons gestes, les bonnes réponses et il a gardé la vie sauve. Et Lilian et là, lui aussi, vivant !
Ça tient à quoi la vie, face aux kalachnikovs des terroristes ?
Ça tient à quoi ?
En fait, tout ce que je sais de l’attitude de Michel ce jour-là, de l’arrivée des KOUACHI dans son imprimerie, lorsqu’il décide d’aller vers eux et de se sacrifier pour sauver Lilian, des deux heures passées avec les terroristes, pour les éloigner de Lilian, de ses réponses à chaque fois face au danger, de sa sortie pour rejoindre les forces de l’ordre, jusqu’à ses avis auprès du GIGN avant qu’il donne l’assaut pour détruire son imprimerie, m’a fait penser, me fait penser, à ce que m’a dit un jour, Jean-Pierre VERNANT, professeur de philosophie, grand historien de la Grèce antique, et SURTOUT Compagnon de la Libération, pour s’être engagé dans la Résistance, dès juin 1940, parmi les tous premiers, alors qu’il n’avait que 18 ans.
Un jour, je lui ai demandé, quel enseignement, il retenait de cette période que fut la Résistance ?
Il m’a dit :
« Je pense qu’une des choses les plus intéressantes dans la Résistance, c’est le fait que dans des situations qui sont totalement exceptionnelles, il y a des gens, pas nombreux, qui n’ont rien de particulier à priori, ni sur le plan de leur métier, ni sur le plan de leur personne. Monsieur tout le monde et qui, tout d’un coup, vont se révéler des êtres absolument exceptionnels. Rien ne les distingue du commun. Et tout d’un coup, ces êtres du commun, à cause de ces évènements, à la façon dont ils réagissent, dont ils prennent en main les choses, on s’aperçoit qu’ils sont bâtis d’une façon absolument extraordinaire. Qu’ils sont des chefs, qu’ils sont des types qui peuvent prendre des décisions. Qui n’hésitent pas une seconde à mettre tout en jeu, jusqu’à leur vie. Révélations… »
Alors ce matin du 9 janvier 2015, oui, Michel s’est révélé. « C’est mon héros » a dit de lui, Lilian lors de sa déposition au premier procès en octobre 2020.
À la barre, ce dernier s’était fait violence pour venir dire ce qu’il avait vécu ce 9 janvier 2015. Et sa vie depuis. L’anonymat brisé, harcelé par les médias, littéralement cloîtré chez lui pendant quatre mois, ne pouvant plus retourner travailler à l’imprimerie, qui de toute façon n’existait plus.
Parce qu’en effet, cette imprimerie, que Michel et Véronique avaient mis une vie à construire, au prix d’un lourd endettement n’était plus qu’un tas de ruines, en quelques instants, après l’assaut du GIGN.
Ce n’est pas rien une imprimerie pour un fils d’immigré dont le père ne parlait pas français, encore moins ne l’écrivait, lorsque Michel est né.
L’accusé a parlé de racisme, d’une enfance difficile.
Michel aussi a connu les fins de mois difficiles de ses parents, leurs sacrifices pour que, lui, ne manque de rien.
Lui aussi a connu, l’insulte, le mépris, le racisme,
Il faut lire justement, « Les Ritals », le premier livre de François CAVANNA, le fondateur, de Charlie Hebdo, avec Professeur CHORON mais aussi avec CABU, WOLINSKI, assassinés le 9 janvier 2015. Il faut lire « Les Ritals », pour savoir ce que fut l’enfance de Michel, ce que pouvait être le racisme, le mépris à l’égard des immigrés italiens.
Mais pour autant, ce que l’on sait de Michel aujourd’hui, et de bien d’autres, TIGNOUS, HONORE, c’est qu’on peut aussi chevaucher sa vie pour en changer le cours
Et sur le tas de ruines laissées par le GIGN, Michel a décidé, envers et contre tout, envers et contre tous, de s’endetter encore et de remonter son imprimerie, au même endroit, à Dammartin-en-Goële. Ils ne vaincront pas !
À propos de Dammartin-en-Goële, l’accusé , (c’est la question que je vous ai posée en octobre 2020, lorsque vous étiez en visioconférence, depuis la prison de Bois d’Arcy), Dammartin-en-Goële, vous connaissez, n’est-ce pas ?
Avant de disparaître le 8 mars 2011, vous y aviez passé près de deux mois. Vous y suiviez une formation de chauffeur poids lourds. À quelques centaines de mètres de l’imprimerie de Michel. Vous y étiez tous les jours (la feuille d’émargement de l’auto-école fait foi de votre assiduité), là même où sont morts vos copains, les Kouachi.
Est-ce seulement un hasard ?
Est-ce uniquement le destin ?
Vous ne m’aviez pas répondu et je n’ai même pas tenté la question lors de cette audience, convaincu que vous ne m’auriez pas plus répondu cette fois… Mais la question taraude encore Michel. Et pour longtemps, j’en suis certain.
Peut-être me répondrez-vous en cause d’appel, car je ne doute pas que vous nous l’infligerez, cet appel auquel vous avez droit, en France, Monsieur C. C’est ça, la justice de notre pays.
J’en prends le pari, compte tenu de vos retards à l’allumage, compte tenu de vos silences.
Mais, en attendant, dans ces silences, justement, dans votre attitude, dans vos réponses alambiquées, nous vous avons entendu.
Nous avons entendu l’homme que vous êtes demeuré, le djihadiste que vous êtes demeuré, le djihadiste qui n’a rien renié de ses convictions, qui s’est réjoui de la mort des journalistes de Charlie Hebdo.
Malgré votre « je condamne cet attentat, comme tous les attentats », vous n’avez apporté aucune preuve de la sincérité, de la véracité de cette condamnation.
Malgré votre soi-disant compassion pour les victimes, pour celles qui sont venues témoigner, vous avez refusé de vous expliquer, de répondre à ce qu’elles étaient venues chercher à ce procès :
- Pourquoi ?
- Quelle part avez-vous pris dans la venue de Cherif KOUACHI au Yémen et quel rôle a été le vôtre dans la préparation de cet attentat ?
Ces deux semaines d’audience ne furent qu’un « dialogue de sourds » a dit, je crois Simon, Simon FIESCHI qui vous a longuement fixé en arrivant à cette barre.
Dialogue de sourds, peut-être, mais vos silences ont parlé et ils ont été éloquents. Vous les avez entendus aussi, Madame la Présidente, Madame, Messieurs de la Cour et vous condamnerez, nous n’en doutons pas, l’accusé pour ses crimes. Et pour leur lâcheté.