Attaques du GAL (1983-1987)

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Image : documentaire « Gal : au nom de la raison d’Etat » : Par Sylvie Garat

 

Les « Groupes antiterroristes de libération » (GAL) étaient une organisation terroriste clandestine et parapolicière, mise en place par de hauts responsables espagnols pour lutter illégalement contre l’organisation ETA. Entre 1983 et 1987, le GAL a mené une série d’attentats sur le sol français.

Le 17 février 1986 a marqué la fin des attaques commises envers des citoyens français. Toutefois, l’organisation a continué à faire des victimes innocentes jusqu’au 24 juillet 1987.

 

Les victimes

 

Parmi les victimes du GAL, figurent plusieurs citoyens français, ciblés à tort, qui n’étaient pas membres de l’ETA : Catherine Brion, Robert Caplanne, Claude Doerr, Jean-Pierre Leiba, Christophe Machicotte, Christian Olazcuaga, Benoit Pécastaing et Émile Weiss.

 

Voici une chronologie de ces attaques :

 

1er mars 1984 : assassinat de Jean-Pierre Leiba à Hendaye, alors qu’il se rendait à son travail.

 

18 novembre 1984 : Christian Olazcuaga est tué et son frère, Claude, est grièvement blessé.

 

29 mars 1985 : Benoît Pécastaing est assassiné lors d’un attentat au café des Pyrénées, à Bayonne.

 

14 juin 1985 : Émile Weiss et Claude Doerr sont assassinés à Ciboure.

 

24 décembre 1985 : en sortant d’un café, Robert Caplanne est grièvement blessé par balles à Biarritz ; il succombe à ses blessures début janvier 1986.

 

17 février 1986 : Christophe Machicotte et Catherine Brion sont assassinés à Bidarray.

 

 

Les auteurs

 

Le GAL opérait principalement dans le sud de la France, où de nombreux membres de l’ETA s’étaient réfugiés. Les méthodes utilisées – enlèvements, assassinats, attentats à la bombe – reflétaient celles mêmes des terroristes qu’il prétendait combattre. Ce recours à la violence n’a fait qu’accroître la douleur, offrant au nationalisme basque radical de nouveaux prétextes pour légitimer ses propres actions. Le GAL a assassiné 27 personnes entre 1983 et 1987, dont la moitié n’avait aucun lien avec l’ETA.

 

Le contexte de la création du GAL soulève une réflexion sur une lutte antiterroriste qui dépasse les limites de l’État de droit, considérant les droits fondamentaux comme des obstacles, et invoquant la raison d’État pour légitimer le recours à la violence.

 

Procédures judiciaires

 

L’organisation des « Groupes Antiterroristes de Libération » a fait l’objet de poursuites judiciaires significatives en Espagne.

 

En 1998, à Madrid, le Tribunal suprême a condamné plusieurs hauts responsables politiques et policiers, dont l’ancien ministre de l’Intérieur José Barrionuevo et l’ancien chef de la lutte antiterroriste, Francisco Álvarez. Tous deux ont écopé de peines de prison ferme.

Deux ans plus tard, l’Audience nationale a jugé l’ancien général de la Garde civile, Enrique Rodríguez Galindo et l’ex-gouverneur civil Julen Elorriaga. Tous deux ont été condamnés à 71 ans de prison pour leur implication dans l’enlèvement et l’assassinat de deux militants basques proches de l’ETA.

 

 

Sources

Véronique Caplanne

« Véronique Caplanne, fille de Robert Caplanne », à l’adresse https://www.youtube.com/watch?v=4L1SL1wyYlg

 

ALONSO, R. et REINARES, F., 2008, « L’Espagne face aux terrorismes », Pouvoirs, 124(1), p. 107-121.

ARAMBURU, F., & BLETON, C.,2020, Patria, Actes Sud, p. 736.

GUITTET, E.-P, 2006, « Ne pas leur faire confiance serait leur faire offense », Antiterrorisme, solidarité démocratique et identité politique, Cultures & conflits, 61, p. 51‑76.

KOULECHOV, D., 2018, Groupes antiterroristes de libération (GAL), Dans H. Moutouh et J. Poirot, Dictionnaire du renseignement, p. 438-440, Perrin.

SOMMIER, I, 2000, Vers une typologie des terrorismes. Le Terrorisme, p. 44-67, Flammarion.

VUELTA SIMON, S. et OLLIVIER-MAUREL, P., 2012, Chapitre I. Atocha. La justice française contre ETA, p. 9-19, Presses Universitaires de France.

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