Procès des attentats de Barcelone, Cambrils et explosion d’Alcanar d’août 2017

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Les faits

Le Mercredi 16 aout 2017, à 23H15 une très forte explosion souffle un logement de la commune d’Alcanar à 200 km au sud de Barcelone.

Le Jeudi 17 août 2017, vers 17 heures, une fourgonnette percute volontairement la foule sur plus de 500 mètres sur les Ramblas, avenue très fréquentée par les touristes à Barcelone.

Le Vendredi 18 août 2017 aux alentours de 2 heures du matin, une nouvelle attaque a lieu au Sud de Barcelone à Cambrils, ville touristique, avec le même procédé.

Parmi les victimes de 18 nationalités différentes, 16 personnes ont perdu la vie, 140 ont été physiquement blessées parmi lesquelles figuraient une trentaine de victimes de nationalité française.

 Une coopération internationale au service de l’enquête

Cette entraide a largement contribué à la reconstitution des évènements, l’éclaircissement des faits et l’identification des victimes de différentes nationalités dont la majeure partie résidait à l’étranger.

Le ministère public explique le succès de cette enquête, d’abord par, une collaboration internationale entre la Belgique, le Maroc, la France et l’Espagne, le soutien d’Eurojust et par la coopération interservices entre la Guardia civil et les Mossos d’Esquadra.

Néanmoins, si le parquet espagnol fait état d’une coopération entre la France et L’Espagne, l’AfVT, partie civile à cette instance, n’a pas été informée directement par les autorités de la tenue de ce procès mais par la presse.

De plus, aucune retransmission du procès en francais, n’a été mise en place en France afin que les parties civiles françaises puissent suivre le déroulé des débats depuis la France.

 Un procès « long et complexe »

A l’issue du procès, le procureur général a qualifié le procès de « long et complexe ». En effet, plus d’une centaine de pièces ont été étudiées par la Cour, des dizaines de jours d’audience ont été nécessaires à la tenue du procès, et la mobilisation acharnée des bureaux du procureur, de l’instruction ainsi que par le Centre d’Intelligence pour la coordination contre le Terrorisme et le Crime Organisé a dû être mis en œuvre.

Si l’auteur de l’attentat de Barcelone et les cinq autres membres de la cellule ayant perpétré la seconde attaque sur la promenade du bord de mer de Cambrils ont été abattus par la police, trois hommes ont néanmoins comparu devant la justice.

Mohamed Houli Chemlal, jugé pour appartenance à « une organisation terroriste », « fabrication et détention d’explosifs », ainsi que « complot pour provoquer le chaos » a été condamné à 53 ans et demi de réclusion alors que le parquet avait requis 40 ans de réclusion.

Driss Oukabir, qui avait loué la camionnette utilisée sur les Ramblas, a été condamné pour appartenance à une organisation terroriste à 46 ans de réclusion alors que le parquet avait requis une peine de réclusion de 36 années.

Le tribunal a, en revanche, suivi le parquet en ce qui concerne Said Ben Iazza, condamné à 8 ans d’emprisonnement pour avoir prêté un véhicule et des papiers aux assaillants.

 Un jugement « hommage » aux victimes  

Suite à la publication du jugement émis par la troisième section de l’Audiencia Nacional, une conférence de presse s’est déroulée au siège du bureau du Procureur général, présidée par le Procureur en chef du parquet de l’Audiencia National, Monsieur Jésus Alonso et en présence des procureurs Monsieur Miguel Angel Carballo et Madame Ana Noé.

Le ministère public de l’Audiencia National a, à cet égard déclaré qu’il « souhaite que ce jugement soit une reconnaissance des droits des victimes à être reconnues en tant que telles ». Il a d’ailleurs, précisé sa volonté de faire du jugement en lui-même, « un hommage et une reconnaissance des victimes de ces attaques ».

C’est pourquoi, le jugement mentionne non seulement les circonstances de ces attentats mais aussi qu’il précise l’identité des auteurs et la manière dont ils se sont radicalisés, et qu’il fait état, de leurs responsabilités dans la mort des victimes et de leurs contributions à l’anéantissement de la vie des victimes survivantes et indirectes des attentats.

Si pour le procureur Alonso, ce jugement participe à la reconnaissance des victimes, il marque également une étape importante dans la lutte contre le terrorisme djihadiste. Selon lui, ce jugement est une démonstration des moyens dont dispose un Etat de droit pour «  se défendre » contre les attaques terroristes.

Sources 

Conférence de presse du parquet espagnol : attentat de Barcelone, Cambrils, et explosion d’Alcanar de 2017 – Lire le résumé

ESPAGNE – Attaque à la fourgonnette sur Las Ramblas (Barcelone) et à Cambrils  https://www.afvt.org/espagne-attaque-a-la-fourgonnette-sur-les-ramblas-barcelone-et-cambrils/

Attentats de Barcelone : de huit à 53 ans de prison pour des membres de la cellule djihadiste, le monde, le 27 mai 2021 https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/27/attentats-de-barcelone-de-8-a-53-ans-de-prison-pour-des-membres-de-la-cellule-djihadiste_6081741_3210.html

Espagne : début du procès des attentats jihadistes de 2017 en Catalogne, France info, 10 novembre 2020 https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/espagne-debut-du-proces-des-attentats-jihadistes-de-2017-en-catalogne_4175625.html

Espagne : le procès des attentats jihadistes de 2017 en catalogne débute , France 24, publié le 10 novembre 2020,https://www.france24.com/fr/europe/20201110-espagne-le-proc%C3%A8s-des-attentats-jihadistes-de-2017-en-catalogne-d%C3%A9bute

Barcelone, Cambrils, Alcanar… la chronologie des événements, le huffPost, publié le 1.08.2017 https://www.huffingtonpost.fr/2017/08/18/barcelone-cambrils-alcanar-la-chronologie-des-evenements_a_23151206/

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