Les lycéens font leur théâtre !

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Devenir comédiens de leur propre texte, pour partager, comprendre et faire comprendre,

tel est le défi que se sont lancé les élèves de Terminale Littéraire du Lycée Lucie Aubrac de Courbevoie depuis Novembre 2018

Ils joueront leur pièce Le Café Zitouna au mois d’Avril 2019 dans le lycée Wahate Ezzaytoune Atlas de Marrakech et le 23 Mai 2019 au sein même de leur établissement devant 200 lycéens en après-midi et autant d’adultes en soirée.

Travail de lecture sur l’Acte II – pas évident de lire son propre texte !

« Nous ne parlions que pour rêver à des projets en l’air. Pas pour agir […] Tout cela n’aurait jamais dû arriver. »

 

Prologue – Faisons connaissance.

Dans une salle de classe baignée d’une intense clarté !

Premier contact des élèves avec nos deux intervenants comédiens, Aliénor Yzambart du Cours La Réplique et Stéphane Casorla du Collectif d’Arts d’Arts Pour faire connaissance et briser la glace, quelques exercices de bases du théâtre ont été effectués :

  • Présentation de chacun en répondant à 4 questions : Qui suis-je ? Quel est mon rapport au théâtre ? Quel personnage je joue ? Quel est mon plus grand rêve ?
  • Exercice de respiration pour prendre conscience de son corps en son entier.
  • Exercice de rythme, de mémoire, de réflexe pour réveiller les corps fatigués après une journée de cours !
  • Improvisations :
    • 4 chaises représentant une émotion. 2 comédiens. Un pitch de départ qui pose la relation des 2 comédiens, leur histoire commune. Toutes les 10 secondes, on change de chaise, on change d’émotion.
    • Sur les scènes 1 et 2 de l’Acte I en jouant sans le texte de la pièce.

« Lâché-prise », amusement, rires, imagination étaient au programme ! on a pu voir les élèves qui étaient plus à l’aise que d’autres, et surtout le plaisir de jouer et être ensemble !

Les élèves ont appris qu’avant de jouer une scène, on doit se poser quelques questions préalables pour appréhender son rôle au mieux :  Qui suis-je ? D’où je viens ? Où suis-je ? A qui je parle ? Quel est mon objectif ? Que va-t-il m’arriver ? Pourquoi mon personnage fait ce qu’il fait ? dit ce qu’il dit ?

Très belles énergies et une implication certaine des élèves (malgrès quelques hésitations dûes au trac).

 

Marthe et Isabella dans le rôle des familles des accusés : « Laissez-le sortir, laissez sortir les innocents ! »

 

ACTE 1 – leur premier pas… sur scène !

On quitte la salle de classe pour l’amphithéâtre !

Présent ce jour-ci, le documentariste Jérôme Cécil Auffret et son assistante Clémence, Justine, attachée à La Ligue de l’Enseignement, Chantal Anglade, professeure de Lettres modernes mise à disposition auprès de l’AFVT et Sophie Davieau-Pousset, professeure de Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain (toujours présente et réactive).

Les élèves de TL en exercices d’échauffements (exercice de respiration, de réveil corporel). Cela crée du lien dans le groupe déjà bien soudé.

 

Lecture jouée de l’Acte II, puis premier travail sur le plateau de la scène 3 de l’Acte I et Acte II.

Les élèves ont appris que pour être compris et écoutés, ils devaient parler à voix haute et intelligible (articuler et parler beaucoup moins vite qu’à leur habitude), mais aussi que jouer des émotions n’étaient pas si facile.

Extrait de la scène 3 – Acte I :

NOUR YAZIDI, en rage : Innocent… Il se proclame innocent ! Cet assassin n’a donc aucun respect, aucune considération pour les victimes ? Pour nous ? un temps. Sa rage se transforme peu à peu en tristesse, en douleur. Ses questions sont adressées au public. Comment peut-on faire ça à des innocents ? Pulvériser des vies en un instant ? Et au nom de quoi ? Pourquoi ? Je ne comprends pas.

[…]

CHRISTINE TOSCANE, abasourdie : […] Mais, ces fous, ils m’ont pris ma fille Sophie et son compagnon, Paul. En revanche, croyez-moi, ils ne me prendront pas mon humanité ! Je n’ai plus de place pour la haine.

NOUR YAZIDI, sa colère reprend : Aucune haine ? Comment pouvez-vous dire cela ?

[…]

Les apprentis comédiens sont très attentifs aux conseils donnés par Aliénor et Stéphane. Ils font preuve d’une belle réactivité, on sent vraiment qu’ils veulent défendre leur création et donner le meilleur d’eux-mêmes dans un art qu’ils ne connaissent pas vraiment et qu’ils ne pratiquaient pas pour la plupart.

 

Hasna (Nour Yazidi) et Victoria (Sara Eljamal) en plein travail de la scène 2 de l’Acte I :

« Pourquoi ? est une question sans réponse. S’il y a une certitude que je peux vous apporter, c’est que vous n’êtes pas seule. »

 

ACTE II – Leurs personnages prennent vie !

Dans un amphithéâtre en pleine émulation, les auteurs-comédiens du Café ZITOUNA accueillent l’équipe de Hugues Huet, journaliste sur FR3 qui avait déjà filmé au mois de Janvier une séance d’atelier d’écriture.

Les élèves prennent de plus en plus conscience de l’ampleur de leur projet, à la fois artistique, culturel et citoyen.

Entre amusement et stress, Mohamed se prête au jeu de l’interview avec une certaine aisance.

 

Les robes sont arrivées !

Et nos élèves se transforment en avocat ou président. Un costume est une aide très précieuse pour incarner un personnage ; on y trouve une énergie nouvelle, une manière différente de se tenir, de bouger, de parler.

L’échéance de la représentation devant les lycéens marocains de Marrakech approche à grand pas, mais pas de panique ! le travail avance très bien. Nos apprentis comédiens ne relâchent pas leurs efforts pour être à la hauteur de leur texte et de l’objectif fixé.

Isaline, l’avocate des parties civiles révise sa plaidoirie.

« Les familles des victimes ne souhaitent par leur mort mais seulement une condamnation à la mesure de leurs actes. Et croyez-le ou non, Monsieur le Président, elles n’ont aucune haine à leur égard, seulement des questions. »

 

Toutes les scènes ont été travaillées…

Maintenant, il faut faire des filages, jouer la pièce du début à la fin pour créer un spectacle harmonieux.

 

L’art ne s’éteint jamais. L’aventure du Café ZITOUNA continue … : lundi prochain, toute la classe s’envole pour Marrakech, accompagnée par Marie-Cécile Castel, responsable de l’Aide aux Victimes à l’AfVT, d’Alliatte CHIAHOU, traducteur de la pièce en Arabe et de Chantal ANGLADE, professeure de Lettres mise à disposition de l’AfVT, et la première représentation se fera devant des lycéens marocains. De tes belles rencontres des deux côtés de la Méditerranée en perspective, et ce ne sera pas que du théâtre, et pour cela aussi nos lycéens ont le trac.

 

Bravo et merci à tous les élèves de Terminale L :

Hasna, Zaynab, Mohamed, Moïra, Juliette, Eve, Sarah, Allyah, Maryam, Isaline, Isabella, Nathanaëlle, Victoria, Fatma, Marthe, Céline, Lina, Nermine et Capucine.

A leur infatigable professeure Sophie Davieau-Pousset

Et aux comédiens Aliénor Yzambart et Stéphane Casorla pour leur implication.

 

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