Les élèves et les témoins – Zoé, Jean-Claude et Stéphane

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Une rencontre entièrement organisée par le CVL du lycée Edmond Perrier de Tulle

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Contexte pédagogique 

Un jour de premier trimestre de l’année scolaire un message de Zoé : « Je prends contact avec vous en tant que membre du CVL (conseil de vie lycéenne) de mon lycée. Je suis scolarisée au lycée Edmond Perrier à Tulle en Corrèze.

L’équipe des élus de cette année, dont je fais partie, a pour but de mener des actions solidaires et éducatives en lien avec des associations ».

On sait désormais travailler à distance et par visioconférence. On se réunit ainsi. On échange des idées, des documents. Les lycéens s’organisent, répartissent les travaux : chanson, textes, exposition, dessins, photos, …

Nous venons une première fois, et passons toute la journée avec les élèves, nous constatons l’immense travail de préparation accompli, aidons à construire un déroulé pour recevoir les deux témoins. Zoé centralise les travaux et la communication avec nous.

La fermeture des établissements scolaires recule la rencontre. Elle a enfin lieu le 4 mai 2021, avec Jean-Claude Parent et Stéphane Toutlouyan, deux rescapés du Bataclan – celui qui était en bas de la salle, celui qui était en haut au balcon ; celui qui sortira vite, celui qui sera retenu, otage. Leur témoignage sera un récit croisé.

 

La presse est là et en rend compte

Lire l’article du Point , intitulé « Le contre-pied des attentats » : des victimes du 13-Novembre à la rencontre de lycéens

Lire l’article de La Montagne et y voir le diaporama

Lire l’article de L’Actu et regarder son dessin de presse

Dessin paru dans l’Actu du 25/05/2021

Le calligramme d’Aloyse et Salomé

Le texte de Zélie, élève de Seconde

 Le chaos. Comment pouvons-nous représenter tout cela en un seul mot ? Comment est-ce possible de définir un attentat par deux simples syllabes si éloignées de la réalité ? Non, le chaos n’est rien comparé à ce qu’ils ont vécu, comparé à ces cris de détresse, ces silences angoissants. Ce n’est pas dans le bruit que surgissent les plus grandes peurs mais dans l’attente muette et interminable de la fin de toute chose. Ce silence oppressant où l’on ne sait plus s’il vaut mieux fuir ou rester caché.

 Étions-nous de retour en 14-18 ou bien en 39-45 ? Les explosions, les blessés, les morts, …Tout y ressemble, enfin, pas tout à fait. L’élément de surprise est une chose destructrice, un étau qui vous compresse la poitrine, vous étouffe peu à peu. En quelques secondes, le bonheur peut laisser place à la peur, les moments uniques peuvent laisser place à des séquelles éternelles. Telle est la définition d’un élément de surprise. D’une surprise mauvaise et empoisonnée, d’une haine incontrôlable et malsaine ; déversée tel un tsunami, aussi dangereux et marquants. Mais la colère de la Terre est une chose, celle de l’Homme en est une autre. La Terre blesse sans le vouloir, l’Homme tue volontairement. Il utilise la peur comme une arme, il imprègne les esprits de sa terreur. Il sème ses bombes, pensant se sacrifier pour une cause juste, alors qu’il ne fait qu’imposer son idéologie par l’épouvante.

Une explosion, le tremblement des murs, du sol, des victimes ; l’odeur de poudre et le goût du sang, le sifflement incessant qui martèle le crâne.  Mais surtout, cette ombre qui attend en silence, tapis dans l’obscurité, guettant sa proie. Bientôt, elle pourra se délecter d’un repas qui lui est familier. Elle étendra ses grandes ailes noires, enveloppant sa victime de son manteau sombre. Et alors que ce long tunnel vous semble sans fin, une douce chaleur se répand dans vos membres et vous apercevez enfin la lumière.

Jean-Claude relira le texte de Zélie plus tard et nous écrira : « Je viens de le lire à l’instant et j’en frissonne encore. Ce texte est d’une force, d’une justesse, d’un réalisme incroyable… Mettre en parallèle la Nature et celle des hommes est très puissant, citer la bêtise humaine dévastatrice de temps que l’on pourrait penser révolus et l’horreur des attentats actuels mène à une grande réflexion… L’Homme ne mérite que la lumière, celle de la liberté ? Cette liberté devrait être permanente, non négociable et nous ne devrions pas attendre de subir tant d’horreurs pour en apprécier la richesse. 

Merci mille fois à Zélie, jeune fille de 15 ans qui a su trouver les mots justes pour décrire en 1 ou 2 feuillets le paradoxe universel et intemporel de la condition humaine… Elle a été mon issue de secours, ma lumière… » 

Les photos de Manon

 

Stéphane

Jean-Claude

Zoé passant le micro

Delphine

Chantal

Maëva

Zoé

C’était tout cela :

Merci

aux élèves du CVL, en particulier Zoé, Clara, Maëva, Ioulia, Zélie, Manon, Aloyse, Salomé

à Fabrice Pinteau, Proviseur

à Laurent Dyon, Proviseur adjoint

à Marie Boyer, CPE

à Antoine De Blic, CPE

à Bruno et à toute l’équipe de la restauration scolaire

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