RUSSIE – Attentat de Beslan

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L’école numéro 1 de Beslan en Ossétie du Nord (Fédération de Russie) est prise d’assaut par des terroristes islamistes armés qui prennent position dans l’école et retiennent tous ses occupants, enfants et adultes, en otage.

En ce jour de rentrée, comme le veut la tradition russe, les parents accompagnent leurs enfants dans l’enceinte de l’école. Cette date a donc été choisie par les terroristes dans un but stratégique. A 9h30, le commando composé de trente-deux hommes et femmes, pour la plupart cagoulés et munis d’explosifs, fait irruption dans la cour de l’école. Le groupe armé est dirigé par un ingouche de 31 ans, Ruslan KHUCHBAROV, connu sous le pseudonyme de « POLKOVNIK » (« Le Colonel ») ou de « RASUL ».

Plusieurs échanges de coup de feu font plusieurs victimes parmi les civils, les autorités et les terroristes.

Au premier étage, dans l’une des salles de classe, plusieurs otages sont exécutés froidement tandis que l’une des kamikazes du commando actionne sa ceinture d’explosifs.

Acheminées sur place, les forces de police et des éléments des forces spéciales russes établissent un cordon de sécurité autour de l’école.

Le nombre d’otages n’est pas encore connu des autorités qui évoquent alors plusieurs centaines de civils.

Ils sont en fait plus d’un millier à être regroupés dans le gymnase et reliés par des explosifs pouvant se déclencher à tout moment.

Les tentatives de négociation avec le gouvernement russe ainsi que la demande de libération initiée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies se soldent par des échecs.

2 septembre 2004

Les négociations se poursuivent mais restent sans effet. La situation des otages, privés de nourriture et de médicaments, étouffés par la chaleur, s’aggrave considérablement, les obligeant même à boire leur urine. L’après-midi, grâce à une négociation menée par l’ancien président ingouche Rouslan AOUCHEV, 26 mères et leurs enfants sont libérés. Un peu plus tard, les forces de sécurité tentent d’infiltrer l’école, mais les terroristes ripostent en lançant deux grenades.

3 septembre 2004

Une première explosion se fait entendre vers 13h00, suivie d’autres déflagrations. Une partie du mur du gymnase s’effondre, provoquant la fuite de centaines d’otages.

Les membres du commando n’hésitent pas à faire feu sur les enfants et les adultes qui tentent de fuir, provoquant en retour une riposte désordonnée des autorités russes (armée, forces spéciales et police confondus) et des civils armés qui avaient pris position depuis le début du siège.

Le plafond du gymnase s’écroule, et les échanges de tirs nourris sont particulièrement meurtriers.

En fin de journée, les derniers terroristes réfugiés dans une maison sont tués, ainsi que les otages qu’ils avaient emmenés avec eux.

Le bilan humain

331 civils dont 186 enfants ont été tués lors des explosions et des tirs.

11 soldats des forces spéciales ont été abattus, 30 ont été blessés.

8 policiers ont également péri dans les affrontements.

31 des 32 preneurs d’otages ont trouvé la mort.

Après avoir été reconnu coupable de terrorisme et de meurtres le 16 mai 2006, l’unique terroriste survivant, Nourpachi KOULAEV, a été condamné le 26 mai 2006 par la Cour suprême d’Ossétie du Nord à la peine de mort. Mais comme le Président de la Cour l’a déclaré, « compte tenu de la décision constitutionnelle [qui avait imposé un moratoire sur les condamnations à mort en 1999], la condamnation est commuée en peine de prison à vie ».

2004-2014

Dix ans après, les victimes de Beslan ne peuvent être oubliées.

Les enfants rescapés ont grandi et sont devenus de jeunes adultes : nombreux sont ceux qui gardent des séquelles psychologiques mais aussi physiologiques de ce qu’ils ont vécu.

Quatre d’entre eux ont participé au Projet Papillon, du 3 au 11 août 2014, un programme conçu et organisé par l’AfVT.org pour soutenir les jeunes victimes du terrorisme et leur permettre de se reconstruire.

Pour en savoir plus sur le Projet Papillon, cliquer ici.

Le 13 avril 2017, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a estimé, à l’unanimité, « qu’il y a eu violation de l’article 2 (droit à la vie) de la Convention européenne des droits de l’homme, en raison d’un manquement à prendre des mesures préventives ». Selon elle, les autorités russes savaient qu’une attaque terroriste visant un établissement scolaire était programmée. « Pourtant, elles n’ont pas pris de mesures suffisantes pour empêcher les terroristes de se rencontrer et de préparer l’attaque ni pour les empêcher de se déplacer le jour de l’attaque; la sécurité n’a pas été renforcée à l’école, et ni son personnel ni le public n’ont été avertis de la menace », insiste la CEDH dans son communiqué.

Ainsi, la CEDH a octroyé aux 409 requérants un total de 2,955 millions d’euros pour dommage moral. L’arrêt est susceptible d’appel.

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