Libye – Attaque de l’hôtel Corinthia à Tripoli

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Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi et l’instabilité qui en découle, l’hôtel Corinthia, situé sur la corniche de Tripoli, abritait les diverses délégations et représentations diplomatiques occidentales demeurant en Libye. Revendiquée par Daech, l’attaque contre cet établissement luxueux a coûté la vie à neuf personnes dont Xavier CATENI, ressortissant français employé en qualité de pilote par la compagnie aérienne libyenne Buraq Air.

Les faits

Le 27 janvier 2015, peu avant 10 heures, quatre hommes munis d’armes automatiques abattent un garde de sécurité libyen posté à l’entrée de l’hôtel avant de faire irruption dans le hall de la réception et d’ouvrir le feu sur les clients. L’assaut, visiblement bien préparé, entraîne la mort de cinq ressortissants étrangers.

D’autre part, suivant une manœuvre de diversion, les assaillants font exploser un véhicule chargé d’explosifs sur le parking de l’hôtel. La déflagration tue deux gardes libyens.

Poursuivis par les forces de l’ordre, les terroristes parviennent à monter jusqu’au 24ème étage de l’immeuble avant de se trouver encerclés. Déterminés à ne pas se rendre aux autorités, ils actionnent les ceintures explosives qu’ils portaient, tuant un agent de sécurité libyen.

Les victimes

Les terroristes ont tué 9 personnes dont 4 agents de sécurité libyens.

5 ressortissants étrangers ont également trouvé la mort dont 1 Français :

Xavier CATENI. Employé par la compagnie aérienne libyenne Buraq Air, il était âgé de 48 ans et avait 3 enfants.
– David BERRY. Vétéran du corps des Marines de l’armée américaine, il était responsable d’une compagnie de sécurité en Libye.
– Deux ressortissants philippins.
– Un ressortissant de nationalité sud-coréenne.

Daech revendique l’attentat contre l’hôtel Corinthia

L’attentat contre l’hôtel Corinthia a été revendiqué par Daech qui a diffusé le portrait d’au moins deux des terroristes venant du Soudan et de Tunisie.

Selon les revendications, cet attentat avait pour objectif de « répondre » à la mort du djihadiste Abou Anas al-Libi dans une prison de New-York (États-Unis). Ce dernier avait été enlevé par les forces américaines, le 5 octobre 2013 à Tripoli, en raison de sa participation présumée aux attentats de 1998 contre les ambassades américaines à Nairobi (Kenya) et Dar es Salaam (Tanzanie). Ces actions terroristes avaient provoqué la mort de plus de 200 personnes.

Le contexte en Libye

La Libye continue d’être le théâtre de luttes intestines intenses entre bandes armées, chacune essayant d’imposer son autorité sur le territoire dont elle a le contrôle militaire. Les combats sont quotidiens et déstabilisent le pays.

Les autorités libyennes reconnues par la communauté internationale ont été contraintes de s’installer dans la ville de Tobrouk, dans l’Est du pays, tandis que la capitale est contrôlée de facto par la coalition de milices islamistes Fajr Libya.

Tentant de reprendre le contrôle effectif du territoire national, l’armée gouvernementale affronte régulièrement les islamistes radicaux d’Ansar Al Charia, notamment aux alentours de Benghazi.

Le 11 septembre 2012, des insurgés islamistes ont attaqué le consulat des États-Unis à Benghazi entraînant la mort de quatre fonctionnaires américain dont l’ambassadeur Chris STEVENS.

Le 13 novembre 2014, des explosions provoquées par des voitures piégées ont visé simultanément les ambassades d’Égypte et des Émirats arabes unis.

Le 17 janvier 2015, une bombe a explosé devant l’ambassade d’Algérie à Tripoli. Cet attentat a été revendiqué par Daech qui cherche à étendre son influence en Libye.

Le groupe Fajr Libya a longtemps refusé de reconnaître la présence de Daech sur le sol libyen. Néanmoins, la décapitation de 21 chrétiens, égyptiens pour la plupart, ne laisse plus de doute sur la présence effective et la capacité de nuisance de Daech. La ville de Derna est ainsi devenue un bastion de l’organisation terroriste.

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